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Earnest, ou comment « ubériser » son banquier quand on est étudiant !
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Nicolas Hazard : « La clé du changement de société viendra des entreprises »
https://www.youtube.com/watch?v=33BbgAC2-20
Ajoutée le 11 mai 2015 Depuis 5000 ans, pas une civilisation n’a survécu à cette double tension que nous vivons aujourd’hui : « la surexploitation des matières premières et l’augmentation des inégalités ». Dès lors, comment vivre ensemble demain dans un monde fini, interroge Nicolas Hazard dans cette vidéo, lors de la quatrième édition du forum Impact2 (…)
Ils osent … un autre type de financement… équitable
https://www.youtube.com/watch?v=XWGkv2-doLc
Modèle social français à la Silicon Valley
Quand Google s’intéresse au modèle social français
La rencontre du jour: Paola Morano
Paola au « Rendez-Vous »
Paola Morano a 21 ans. Elle a grandi à San Mateo, aux abords de la Silicon Valley. Elle a laissé tomber le lycée à 16 ans et pris des petits boulots dans les fast-foods des environs.
A 19 ans, elle a eu des jumelles mais leur père a refusé de s’en occuper. Il y a quelques mois, Paola s’est retrouvée à la rue quand son beau-père l’a chassée du domicile familial (« Il est bipolaire. Il ne voulait plus prendre ses médicaments« ).
Incapable de payer un loyer avec son salaire d’employée de Kentucky Fried Chicken (10 dollars l’heure), la jeune femme s’est retrouvée à la rue. Les jours les plus sombres, elle a dormi dans sa voiture, après avoir discrètement déposé les fillettes chez sa mère.
Paola a un nouveau job. Au Rendez-vous café, le restaurant « social » qui ouvre ce 9 septembre à Redwood City. Le café est financé par Google. C’est la première entreprise d’insertion de la région de San Francisco, et peut-être des Etats-Unis, si on en croit son créateur, Nicolas Hazard, un Français de 32 ans.
La jeune femme va toucher 14 dollars de l’heure pendant son année de formation. Surtout, elle va « apprendre quelque chose », pas comme chez son employeur précédent. Elle a trouvé un deux-pièces pour loger la famille, à San José, au fin fond de la Vallée. Le loyer est exorbitant (2200 dollars pour 80 mètres carrés), mais elle a réussi à obtenir une aide au logement de l’association HIP Housing (en échange d’un stage obligatoire sur la manière de tenir un budget). Paola rêve d’« avoir une carrière ». Echapper au cycle de pauvreté qui chasse la main d‘œuvre non qualifiée de la région.
Nicolas au « Rendez-vous »Nicolas Hazard est sorti de HEC en 2008. C’était l’époque de la crise financière, et le haro généralisé sur les banquiers lui a donné l’idée de développer un fonds d’investissement spécialisé dans l’impact social.
Son Comptoir de l’innovation est aujourd’hui le premier en Europe, avec une dotation de 50 millions d’Euros. Nicolas est aussi vice-président du groupe d’économie sociale SOS (11.000 salariés); il a été désigné « jeune leader global » par le Forum économique de Davos de 2015 et il préside le conseil stratégique de la ville de Paris. Avec son look de jeune premier de la tech, il n’a pas de mal à se faire des amis (Emmanuel Macron était son prof à HEC ; ils sont restés en relation).
Nicolas Hazard ne pensait pas venir s’implanter en Californie (« Je leur ai dit: c’est vous les Américains. C’est vous l’innovation »). Mais son modèle de « social impact investing », à mi-chemin entre business et humanitaire, a attiré l’attention de la Silicon Valley, et de Google en particulier. Un syncrétisme inconnu aux Etats-Unis: « ici, soit c’est de la philanthropie et on sort son carnet de chèque, soit c’est la maximisation du profit. Les gens ne croient pas au politique. Pour eux, c’est par l’entreprise qu’on crée la cohésion sociale ».
Calso Inc est née en avril 2014, avec l’idée d’apporter en Californie un programme de réinsertion qui « a fait ses preuves en Europe » (taux de réinsertion de 85%).
Google et ses pairs «ont besoin d’impact social », constate Nicolas. Ne serait-ce que pour répondre aux interrogations de leurs salariés. « Les gens ont besoin de savoir que ce qu’ils font a du sens. Ils en ont assez d’entendre dire du mal de leurs entreprises. Cela devient un frein au recrutement ».
Google.org, a investi 600.000 dollars. « Nous voulons que les gens à faible revenus et à mobilité économique réduite puissent participer au boom économique de la région », explique Justin Steele, le responsable de Google.org, l’aile philanthropique du moteur de recherche, pour la Baie de San Francisco. Sans cacher que l’entreprise est hardie, aux yeux des Américains. « Il y a beaucoup de scepticisme aux Etats-Unis sur la possibilité pour une association caritative de se lancer dans une activité qui fasse du profit mais pour le bien social », explique-t-il.
D’autres partenaires se sont associés au Rendez-vous café: eBay et Sobrato, le magnat de l’immobilier, qui fournit les locaux sur Twin Dolphin Drive, en face du siège d’Oracle (devant lequel trône le voilier qui a remporté l’America’s cup). Investissement total: 2 millions de dollars. Le restaurant devrait réaliser un chiffre d’affaires annuel de 4 à 5 millions de dollars et employer 10 personnes fin septembre (à terme 85, grâce à l’activité de traiteur). Nicolas Hazard est confiant. En 2016 Google va s’installer à quelques encablures, sur son nouveau campus de Redwood shores: le restaurant pourra compter sur les commandes des ingénieurs.
Job Train, le pôle emploi de la Silicon ValleyJobTrain, le pôle emploi financé par les géants de la Vallée, va former les apprentis du Rendez-Vous, mais la formation est courte (14 semaines) et n’est pas dotée d’un salaire. « L’idée de contrats d’insertion n’existe pas aux Etats-Unis, dit Nicolas. Or il y a beaucoup de gens qui ne sont pas prêts à prendre un emploi. Ils apprennent une technique mais pas l’aspect comportemental. Et au premier incident ils se font virer ».
Calso propose au contraire des contrats emploi-formation pour un an, payés au-dessus du salaire minimum.
Dans les locaux –débordés- de Job train, à East-Palo Alto, la directrice Nora Sobolov n’est pas mécontente de voir arriver de l’aide. « Les gens viennent ici pour essayer de grimper au-dessus du salaire minimum, explique-t-elle. Mais nous ne pouvons faire face qu’à une toute petite partie des besoins. Il faut des solutions nouvelles ».
Mike, 55 ans, détenu en formation cuisine à Job Train
Chaque session de formation compte plusieurs détenus, comme Mike Esser, 55 ans, qui reprend le bus, le soir, pour retourner à la prison de San Mateo. Il cuisine avec son bracelet électronique à la cheville. Grâce à un accord spécial avec le shérif de San Mateo, il n’a pas besoin de rembourser à la prison la location du bracelet.
Cesar Perez Alvarez, 18 ans, en formation après 2 ans chez Taco Bell
Le Rendez-vous Café n’est qu’une étape. Nicolas Hazard rêve d’un conglomérat social pour la Silicon Valley, un « Google du social », dit-il. Après la restauration, le bâtiment : l’ouverture de la prochaine unité de Calso, dans le secteur de la construction, est prévue pour début 2016. Puis une petite usine de production qui éviterait aux entreprises de la Vallée d’aller construire leurs prototypes en Chine. « Relocaliser l’emploi sur la Silicon Valley », propose l’entrepreneur.
Google.org se dit « ouvert » à ce partenariat, pour peu qu’il soit « viable sur le plan financier ». Pour le moteur de recherche, c’est un nouveau paradigme. Leader dans le domaine de l’innovation, le voilà qui investit dans des métiers de la vieille économie, sur une idée venue du Vieux continent. La contradiction n’est qu’apparente, plaide Justin Steele. « L’expérience d’entreprise sociale en Europe nous intéresse. C’est une innovation. Et nous soutenons les innovateurs », dit-il.
« C’est le modèle social français qu’on exporte aux Etats-Unis, se félicite Nicolas Hazard. Il faut faire en sorte que cette Silicon Valley n’implose pas. Il y a quand même beaucoup de gens qui dorment dans leurs voitures ».
Liens : http://clesnes.blog.lemonde.fr/2015/09/09/quand-google-sinteresse-au-modele-social-francais/
Updated: Wed, Sep 9, 2015, 8:24 pm
Uploaded: Wed, Sep 9, 2015, 4:27 pm
JobTrain cafe celebrates grand opening
New cafe is joint venture with CALSO
Menlo Park’s JobTrain, a nonprofit that specializes in vocational training and placement, on Wednesday celebrated the opening of Rendezvous Cafe & Catering, a new joint venture with the nonprofit CALSO. The event was held at the cafe, located in the Sobrato Center for Nonprofits at 350 Twin Dolphin Drive in Redwood Shores.
Students from JobTrain’s Culinary Arts program work at the cafe, learning restaurant and catering job skills. They will spend a year at the cafe and receive other services, including legal and tax assistance, and financial counseling.
JobTrain, which provides free or low-cost job training services to under-served populations including veterans, the homeless, the long-term unemployed, parolees, people recovering from addictions, the underemployed and at-risk youth, has joined CALSO, which works on environmental and social issues, in a joint venture called WISE SV.
The joint venture is supported by a $600,000 start-up grant from Google.org, the Sobrato Family Foundation, which donated the space for the cafe, the eBay Foundation and Goodwill San Francisco.
The cafe is named after John’s Rendezvous Cafe, a longtime San Francisco institution owned and operated by the Sobrato family until the 1950s.
Among those participating in the Rendezvous Cafe’s grand opening are Nicolas Hazard, chairperson of WISE SV and president of CALSO; Tamar Pichette, JobTrain board member and WISE SV secretary; Nora Sobolov, JobTrain executive director and treasurer of WISE SV; Brian Walsh, executive director of Liquidnet For Good; Justin Steele of Google.org; and John Sobrato, president of the Sobrato Family Foundation.
The cafe will cater corporate and private events as well as serve breakfast and lunch made with fresh, local, organic ingredients, the organizers said. The menu includes quiches, salads, sandwiches, and personal pizzas.
Call (650) 503-3445 to reach the cafe.
Links: http://www.almanacnews.com/news/2015/09/09/jobtrain-cafe-celebrates-grand-opening-tonight