« La Place », dédiée au hip-hop, lance sa première saison culturelle à Paris
Musique
(AFP) – Un nouveau centre dédié à la culture hip-hop sous toutes ses formes, « La Place », a lancé mercredi soir à Paris sa première saison culturelle en présence de la Maire de Paris Anne Hidalgo, et d’Agnès b., présidente du nouvel espace.
« Merci au hip-hop qui m’a nourrie depuis 40 ans », a déclaré la créatrice lors de l’inauguration, saluant « un mouvement, une culture transversale et mondiale. »
La Maire a quant à elle visité « La Place », en profitant pour discuter avec le graffeur américain T-KID, et en adressant même quelques signes de rappeurs aux photographes.
Logée sous la Canopée des Halles, au coeur de la capitale, « La Place », qui s’ouvrira au public le 24 septembre, est cofondéé par la Ville de Paris et le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, avec l’ambition d’être « un projet métropolitain » visant un large public, indique la Mairie.
Les Halles est un lieu « symbolique » de l’histoire « de la Seine-Saint-Denis avec Paris », pour le président de son conseil départemental Stéphane Troussel. Pour l’élu, le département au nord de la capitale partage également « une histoire avec le hip-hop » et s’est donc associé au projet.
Avec deux salles de diffusion de 400 et 100 places pour le public, huit studios dont un d’enregistrement et un incubateur d’entreprises, répartis sur 1.400 m2, « La Place » veut être une « boîte à outils » pour la création et la diffusion des disciplines du hip-hop, de la danse à la musique, le graffiti, le beatbox, les DJs ou « la mode. »
« Le mouvement hip-hop a souvent été cantonné à une approche socio-culturelle axée sur la jeunesse ou l’intégration, mais pas vraiment sur la dimension artistique ou culturelle », a indiqué à l’AFP Bruno Julliard, premier adjoint de la maire PS de Paris Anne Hidalgo, qui a lancé l’idée de « La Place » en 2009.
« L’idée est d’avoir un lieu avec une vraie reconnaissance institutionnelle tout en maintenant une indépendance totale aux artistes et à la programmation, puisque le hip-hop s’est développé un peu en marge des mouvements culturels reconnus et institutionnels », selon le Premier adjoint.
– « Pour servir le hip-hop » –
Pour ses grands débuts, « La Place » a pu compter sur le DJ français Dee Nasty pour lancer le premier mix de son histoire sur fond de Sugarhill groove, par le groupe Sugarhill Gang, alors que le rappeur français Kery James, et le rappeur américain Raekwon, figure du hip-hop outre-atlantique, devaient eux aussi monter sur scène.
La direction a été confiée à Jean-Marc Mougeot. L’ancien danseur, professeur mais aussi directeur du festival L’Original à Lyon veut créer « un hub artistique et entrepreneurial », dit-il.
Tout sourire lors de l’inauguration M. Mougeot a déclaré vouloir développer un lieu « pour servir le hip-hop. »
Le directeur, avec l’ambition de créer « l’un des lieux les plus novateurs de Paris », espère que « plusieurs générations d’artistes » viendront bâtir une « pépinière de création » autour de son équipe de 14 personnes qui accompagnera les créateurs et intervenants extérieurs, a–il précisé à l’AFP.
« Le hip-hop existe sans (le centre), il existera avec maintenant. Pour le hip-hop, il n’y avait pas de lieu de rencontres régulier de cette dimension », a-t-il ajouté.
La Ville a déjà annoncé la tenue de quatre concerts du 5 au 9 octobre dans le cadre du Tandem Paris-New York, réunissant des artistes parisiens et new-yorkais.
Par ailleurs, T-KID viendra présenter son documentaire « The Nasty », retraçant son parcours et les moments historiques de la naissance du hip-hop.
RelaxNews
« La Place », premier centre français dédié aux cultures urbaines, ouvre ses portes à Paris
Par Thomas-Diego Badia Publié le , mis à jour le
La Place a ouvert ses portes dans le centre de la capitale mercredi soir. Dirigé par le Guadeloupéen Jean-Marc Mougeot et présidé par la créatrice de mode Agnès B. La Place se veut un lieu de vie, de partage et de travail, du hip-hop au street art.
Ils en avaient longtemps rêvé, c’est désormais chose faite : « La Place », le premier centre français entièrement consacré au hip-hop et aux cultures urbaines vient d’ouvrir ses portes à Paris. Une belle victoire pour la Ville de Paris et le Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, cofondateur du projet, dont Jean-Marc Mougeot, Lyonnais d’origine guadeloupéenne, est devenu le directeur artistique. L’ancien danseur, responsable du festival L’Original à Lyon, veut créer un « des lieux les plus novateurs de Paris ».
Sur 1400 m², 8 studios, 2 salles de concert, un atelier d’arts graphiques et un espace entrepreneurial pour promouvoir le mouvement. « C’est une véritable boîte à outils pour la création et la diffusion des disciplines du hip-hop, de la danse à la musique, le graffiti, le beatbox, les DJs…« , se félicitent en chœur « J-M » et Bruno Julliard, premier adjoint à la mairie de Paris qui avait lancé l’idée en 2009.
« Une forme de reconnaissance »
Artistes comme visiteurs sont aux anges. « Tout de suite, je me sens dans mon élément. Il y a 30 ans, c’était vu comme une culture de voyou. C’est un très beau lieu. J’ai commencé en dansant à La Défense ou Châtelet. Il y a tout ce qu’il faut pour nous aider à progresser », se réjouit John, danseur et graffeur en découvrant la salle de street-art.
Marguerite arbore elle aussi un grand sourire. « C’est génial de passer de la rue à un endroit aussi bien équipé. C’est une forme de reconnaissance. Désormais, il va falloir investir cet espace, lui donner cette âme propre à la culture hip-hop », s’exclame la danseuse. En constatant le nombre de personnes présentes dans les lieux, peu de doutes sont permis.
Un espace de création pour tous
Pour le DJ Cut Killer, « La Place est un truc de malade, un endroit très intéressant pour la jeune génération, les débutants comme les professionnels. Ce qui me plaît, c’est que les différentes disciplines du hip-hop sont représentées ».
C’est justement l’ambition du centre culturel : un espace de création pour tous. Des artistes pourront présenter leur projet, plusieurs seront sélectionnés et soutenus par la structure, le matériel mis à disposition. 14 personnes seront présentes pour les accompagner.
Regardez le reportage de France Ô / La1ere :
Vers une institutionnalisation du hip-hop ?
Avec « La Place », le hip-hop, mouvement contestataire né au début des années 70 dans les ghettos américains, risque-t-il de s’institutionnaliser, au risque de perdre son identité ? Pas à en croire les fondateurs.
« Certes, il y a la reconnaissance institutionnelle. Mais il y a une indépendance totale aux artistes et à la programmation ». Bruno Julliard
« Le hip-hop existait sans le centre, il existera avec maintenant. Pour nous, il n’y avait pas de lieu de rencontre régulier de cette dimension », poursuit Jean-Marc Mougeot.
Sidney, l’animateur de H.I.P.H.O.P, émission très populaire dans les années 80 de conclure. « C’est une victoire. C’est bien qu’il y a ait cet endroit-là, pour montrer que le hip-hop n’est pas mort ». Bien au contraire.
Portes ouvertes prévues ce samedi :